Saint-Benoît : 4 000 foyers toujours sans Internet

Depuis le passage du cyclone Garance début mars, environ 4 000 foyers à Saint-Benoît demeurent privés d’accès à Internet. Cette coupure prolongée complique lourdement le quotidien des habitants. Télétravail, démarches administratives en ligne, suivi scolaire : de nombreuses activités essentielles nécessitent une connexion stable.

Alors que l’électricité et l’eau ont été progressivement rétablies sur l’ensemble du territoire, certaines zones de l’est de l’île, notamment dans les hauts de Saint-Benoît, restent en marge de ce retour à la normale numérique. Cette situation engendre un véritable sentiment d’abandon parmi les familles concernées.

Les infrastructures de télécommunications ont subi d’importants dommages lors du passage du cyclone, mais les réparations s’avèrent particulièrement lentes dans cette commune. Le maire de Saint-Benoît, Patrice Selly, déplore ce retard et appelle à une réaction rapide des opérateurs.

La mairie saisit le tribunal administratif pour accélérer les réparations

Face à l’inaction perçue des opérateurs de télécommunications, Patrice Selly a décidé de porter l’affaire devant le tribunal administratif. Une démarche rare mais symbolique, qui vise à contraindre les prestataires à intervenir dans les plus brefs délais. Cette initiative reflète l’exaspération croissante des élus locaux face à des délais qu’ils jugent déraisonnables, surtout dans un contexte où la fracture numérique pèse lourdement sur les habitants.

Le maire affirme avoir reçu de nombreuses plaintes de ses administrés, dont certains se retrouvent dans l’impossibilité d’étudier, de télétravailler ou de gérer leurs affaires professionnelles. Par cette action en justice, la commune espère obtenir une injonction ou une mise en demeure des autorités compétentes pour que les réparations soient menées avec célérité.

La situation soulève également la question de la résilience des réseaux de communication à La Réunion face aux catastrophes climatiques, de plus en plus fréquentes et intenses.

Alors que La Réunion poursuit sa reconstruction après le cyclone Garance, le cas de Saint-Benoît met en lumière les défis persistants en matière d’infrastructures numériques. La réponse judiciaire du maire marque une volonté de défendre les droits fondamentaux de ses administrés, dans un monde où la connexion est devenue vitale.